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UNIVERSITÉ D'OTTAWA
Faculté des Arts
Laboratoire
de français ancien
La Vengeance Raguidel
Présentation de la varia lectio
(fin de la rédaction: le 6 février 2002)
Plan
§0.
§1.
§1.1.
§1.2.
§1.3.
§1.4.
§1.5.
§1.6.
§1.7.
§2.
§2.1.
§2.2.
§3.
§3.1.
§3.2.
§3.2.1.
§3.2.2.
§3.2.3.
§3.2.3.1.
§3.2.3.2.
§3.2.3.3.
§3.3.
§4.
§5. |
VengRagP et sa varia lectio.
Procédures communes au document "Varia lectio de M" et au document "Varia
lectio de
ABL".
Repères.
Vers faux.
Principes de transcription des variantes.
Ambivalence des italiques.
Ponctuation moderne.
Ponctuation des mss.
Les éléments de décoration des mss.
Procédures propres à la varia lectio du ms de base, à savoir "Varia lectio
de M" en entier et "Varia lectio de ABL", à partir du v. 6003.
Varia.
Identification des passages de VengRagP objets de variantes.
Procédures propres à "Varia lectio de ABL" avant le vers 6003.
Varia.
Cas général.
Identification des passages de VengRagP objets de variantes ; usage des bornes.
Choix des variantes.
Cas particulier : variantes graphiques des noms propres et des adjectifs formés
sur des
noms propres.
Considération variées.
Variantes de noms propres : cas général.
Le mot "Dieu".
Passages où le texte est conservé dans trois manuscrits.
Abréviations et métagrammes utilisés dans le présent document.
Abréviations propres aux pages "Varia lectio de M" et "Varia lectio de ABL".
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§0. VengRagP et sa varia lectio
Le texte VengRagP, long de 6092 vers, est basé sur M, sauf
pour la fin (vers 6003-6092), absente de M et basée sur A. La varia lectio de VengRagP est
présentée dans trois pages : "Appendice", passage de 28 vers propres à A,
"Varia lectio de M" et "Varia lectio de ABL". Nous traitons ici des
deux derniers de ces documents : l'un comporte la varia lectio de M par rapport
au texte VengRagP, l'autre la varia lectio des mss A, B, L par rapport au texte VengRagP (réserve faite
de l'Appendice publié dans "Appendice"). Ce que j'appelle varia lectio consigne les
variantes, mais aussi quelques particularités des mss telles que graphies douteuses, ponctuation,
etc.
§1. Procédures communes au document "Varia lectio de M" et au document "Varia lectio de ABL"
§1.1. Repères
Dans ces documents, les chiffres graissés réfèrent aux numéros de vers de VengRagP. Les leçons des mss sont en romain ; elles ne sont généralement pas suivies du sigle
du ms qui les contient. Quand ce sigle est absent, il est à comprendre comme M dans la page "Varia lectio de M" et il est à comprendre comme A dans
la page
"Varia lectio de ABL", document qui, touchant la mention des sigles, est plus complexe dans les passages qui consignent la varia lectio de deux manuscrits à la fois, AB et
AL : voir §3.3. Les majuscules munissant des mots de VengRag ont deux fonctions : elles
marquent les initiales des vers et celles des noms propres.
§1.2. Vers faux
Les vers faux sont signalés systématiquement par des mentions de type "(-1)"
ou "(+1)" (le chiffre peut varier) ; mais les endroits où le copiste de M a écrit q surmonté d'une
barre alors que la mesure exige de lire qu' avec élision de e, s'ils sont bien consignés dans
l'apparat, ne sont néanmoins pas suivis de la mention "(+1)" : traitement de faveur à l'égard du
copiste de M, cf. entre autres 1773M, 1869M.
§1.3. Principes de transcription des variantes
La varia lectio n'est ni diplomatique ni semi-diplomatique : de façon générale, les formes de la varia lectio sont éditées selon les mêmes
principes que VengRagP en ce qui concerne lettres ramistes, diacritiques, traitement des
abréviations, emploi des majuscules de noms propres, coupe des mots, apostrophe. Le corpus
des variantes et du texte établi est donc homogène, ce qui devrait faciliter la recherche de
formes. Les exceptions à ce traitement concernent les noms propres, qui font l'objet d'une
procédure spéciale (voir §3.2.3), et des passages où il a paru opportun de cerner la pratique des
copistes. Ainsi, pour la coupe des mots de 45M.
§1.4. Ambivalence des italiques
Lorsque l'on décide de marquer la présence d'abréviations
(voir §2.1 et §3.2.3) dans les mss, ces abréviations sont le plus souvent développées en
italiques, cf. "chevalerïes" 2007M, "griés" 1787M. On tente parfois de reproduire de plus près
que par cet usage d'italiques la pratique des copistes, cf. après 4572A : "/./ se tu t'eskrignes (?
tesk'ignes MS /./)". L'existence de ce type d'occurrence (assez rare) montre que l'apparat
accueille à l'occasion deux systèmes graphiques (dans t'eskrignes et tesk'gnes, les apostrophes
n'ont pas la même valeur), ce qui est naturellement une procédure condamnable ! Mais,
théoriquement du moins, le lecteur est toujours en mesure de reconnaître s'il est en présence du
système graphique de l'éd. (type t'eskrignes) ou de celui d'un ms (type tesk'gnes) ; ici, ce
dernier est éclairé par la mention "MS".
§1.5. Ponctuation moderne
On n'a pas ponctué le texte de la Vengeance Raguidel dans la
varia lectio.
§1.6. Ponctuation des mss
Tous les signes de ponctuation des mss qui suivent un mot écrit en
clair ont été relevés. Ces signes indiquent en principe la ponctuation des phrases. "En principe",
car la prudence s'impose dans certains cas, ainsi pour le nom de Keu, parfois écrit en clair et
suivi d'un point dans les mss, lequel paraît fonctionner comme un point d'abréviation ;
inversement, certains points suivant des mots abrégés pourraient aussi être interprétés comme
des signes de ponctuation de phrase.
§1.7. Les éléments de décoration des mss
Dans le texte de la Vengeance Raguidel, les quatre
mss comportent tous sporadiquement des initiales de vers sobres et réalisées "en couleur(s)
dans un corps plus grand que le reste du texte" (Jacques Lemaire, Introduction à la
Codicologie, Louvain-la-Neuve 1989, p. 189) ; nous avons utilisé le terme de lettrine dans
notre varia lectio pour désigner ces grandes initiales. En outre, M est orné de miniatures et de
ce que nous appelons "lettre historiée" en 4587M, et A commence par une initiale plus grande
et plus ornée que les autres. En consultant l'ensemble constitué par VengRagP et la varia
lectio, on pourra savoir à quels endroits de chacun des mss apparaissent ces éléments de
décoration, à condition de tenir compte des informations qui viennent. Dans la varia lectio est
mentionnée explicitement la présence de "lettre historiée", très grande initiale et miniatures,
mais la présence de grandes initiales (appelées, répétons-le, lettrines dans notre varia lectio)
n'est souvent pas signalée explicitement : elle doit se déduire de l'existence d'initiales de vers
graissées dans VengRagP. Plusieurs cas sont à envisager concernant la signalisation de la
présence des grandes initiales. 1/ Une initiale de vers graissée de VengRagP correspond à la
présence d'une grande initiale dans un ms au même endroit (cas fréquent) : la mention
"lettrine" ne figure pas dans la varia lectio du ms concerné ; par ex., au v. 255, M et A
présentent tous deux une grande initiale ; au vers 1, M comporte une miniature, A une très
grande initiale, L une grande initiale : la varia lectio n'enregistre pas que L porte une "lettrine",
mais signale la décoration de M et de A. Cas particulier : le même vers commence par une
grande initiale dans M et dans un autre ms, mais non par le même mot : dans ce cas, la varia
lectio dévolue aux mss autres que M porte la mention "lettrine" (ex. : 273A, 3159A). 2/ À une
initiale de vers graissée de VengRagP ne correspond pas de grande initiale dans un ms : la varia
lectio mentionne "pas de lettrine" pour ce ms ; par ex., en 3316 ni M ni A ne commence par
une grande initiale ; en 145, M comporte une grande initiale, mais ce n'est pas le cas de A. (Le
cas où VengRagP porterait une initiale de vers graissée correspondant à un élément de
décoration dans un ms autre que M alors que M n'en comporterait pas, ce cas ne se présente
pas.) 3/ Un ms présente une grande initiale, mais il n'y a pas d'initiale de vers graissée dans
l'édition : la varia lectio mentionne "lettrine" pour ce ms (ex. : en 1215, M ne comporte pas de
grande initiale, A en comporte une). Nota : si un ms. comporte une grande initiale fautive ou un
espace laissé en blanc pour une grande initiale, cela est toujours signalé, cf. par ex. 5027A et
3705M : dans ce dernier cas, l'aspect particulier de M a amené la mention explicite de
"lettrine" dans la varia lectio de A. Au total, concernant la présence des grandes initiales, nous
avons un apparat de type "négatif", qui gagne de la place mais exige de l'attention.
§2. Procédures propres à la varia lectio du ms de base, à savoir "Varia lectio
de M" en entier et "Varia lectio de ABL", à partir du v. 6003
§2.1. Varia
La varia lectio du ms de base (M du v. 1 au v. 6002, A seulement du v. 6003 à la
fin du texte) est consacré à des particularités de ce ms qui n'apparaissent pas dans VengRagP,
telles que repentirs du copiste (cf. 210M), façons de grouper ou de séparer les mots pouvant
présenter quelque intérêt (cf. "en ermie" 4432M), endroits où l'on n'a pas conservé la leçon du
ms. Lorsque je cite des formes du ms de base, je le fais en mettant toujours en évidence les
endroits où ce ms abrège : ainsi, "perge" 45M correspond à <pge> de M, cf. aussi "grinnor"
6089A. (Dans le reste de la varia lectio, cette mise en évidence n'est systématique que pour les
noms propres cités dans certaines conditions, voir §3.2.3.) Les leçons de M qui ont été
corrigées d'après d'autres mss sont accompagnées de la mention "corr. d'après" suivie du sigle
du ms qui a inspiré la correction ; si la leçon adoptée dans VengRagP suit textuellement un
autre ms que le ms de base, cette leçon n'est pas reproduite dans la section dévolue aux mss
autres que le ms de base, c'est-à-dire, dans le document "Varia lectio de ABL"
jusqu'au vers 6002 (ex., 355) ; si la leçon adoptée dans VengRagP ne reproduit pas
littéralement le ms dont on s'inspire pour la correction, l'on trouvera dans le document
"Varia lectio de ABL" la leçon littérale du ms en question (ex. Segnor, tasciés,
VengRagP 157 : on lit à propos de cette correction dans le document "Varia lectio
de M" : "s. lasciés corr. d'après A" ; en se reportant au document "Varia lectio de
ABL" , on voit que A porte en fait tassiés : dans ce cas, lasciés de M a été corrigé selon
l'esprit, non selon la lettre de A).
§2.2. Identification des passages de VengRagP objets de variantes
Dans l'ensemble
"Varia lectio de M" et "Varia lectio de ABL" à partir du vers 6003,
trois procédés sont mis en œuvre, qu'illustreront trois exemples. Donques per ge ma dignité de VengRagP 45 fait l'objet de la variante "perge" 45M : tout lecteur comprendra que per ge de
VengRagP traduit le groupe p barré, ge de M, écrit en un mot ; c'est le type de présentation le
plus fréquent. Demain en une altre contree deVengRagP 2338 fait l'objet de la variante "un a."
2338M : on comprend que un de M a été corrigé en une dans l'édition. Et lascent mon segnor
Gavain de VengRagP 4582 fait l'objet de la variante "lascent : lasce corr. d'après A" 4582M :
M porte lasce, corr. en lascent dans l'éd. Je m'en remets donc à l'intelligence du lecteur habile
à se mouvoir entre bornes (cf. 2338M, encore manque-t-il la borne de gauche !), rappel
explicite de ce qui est objet de variante (cf. 4582M), et pour finir en quelque sorte rien du tout
(cf. 45M). Je n'ai pas pratiqué de système unique.
§3. Procédures propres à "Varia lectio de ABL" avant le vers
6003
§3.1. Varia
Rappel : après le vers 6003, A sert de sert de base à VengRagP, ce qui induit
certaines particularités de présentation de ses variantes : voir §2.
§3.2. Cas général
Sauf pour certaines formes de noms propres (voir §3.2.3), les variantes
consignées dans la page "Varia lectio de ABL" avant le vers 6003 sont à
comprendre comme des variantes par rapport au texte de VengRagP. On ne perdra pas de vue
que ce texte ne coïncide pas toujours avec celui de M. Une section spéciale (voir §3.3) est
consacrée à certaines particularités de la varia lectio aux endroits où la Vengeance Raguidel est
contenue dans deux mss à la fois outre M, successivement AL et AB. La présente section
concerne les procédures de présentation communes aux variantes de A,
L et B.
§3.2.1. Identification des passages de VengRagP objets de variantes ; usage des bornes
Généralement, les variantes sont bornées à gauche et à droite par les initiales respectives des
mots qui les encadrent. Toutefois, si le premier mot variant coïncide avec le premier mot du
vers, ce mot n'est pas lui-même précédé de borne ; et si le dernier mot variant coïncide avec le
dernier mot du vers, il n'est pas suivi de borne. En cas d'ambiguïté, on a borné au moyen des
initiales de deux mots consécutifs (cf. 86A, 734A, etc.) ou de trois (890A), ou au moyen des
deux premières lettres d'un mot (11A, etc.) ou au moyen d'un mot entier (515A, 1643A, etc.) ;
on notera en particulier qu'un mot entier peut servir de borne si ce mot est un nom propre qui
diffère graphiquement de celui du texte édité : ainsi, on lit Un seul qui à Deu nes conmant
VengRagP 4425, et en varia lectio, "Diu nel c." (et non "à D. nel c." ou "D. nel c.") : dans ce
cas, l'absence de mention telle que "(-1)" etc. montre que le vers de A est juste, en
conséquence de quoi on ne peut se tromper en identifiant ce qui fait l'objet de variante.
Lorsque la variante ne porte que sur un nom propre, et que cette variante revêt elle-même la
forme d'un nom propre, elle est généralement citée sans borne : son initiale majuscule permet
de l'identifier.
§3.2.2. Choix des variantes
Ont été relevées systématiquement les variantes impliquant le
sens, l'ordre des mots ou le rythme du vers. Les variantes purement graphiques ou
morphologiques ont été notées seulement dans les cas suivants : lorsqu'une leçon a servi pour
une correction mais n'a pas été suivie dans sa graphie : cf. fin de §2.1 ; lorsqu'une leçon est
susceptible de plusieurs interprétations (cf. fals 453A : si le mot signifie "fou", nous avons une
variante graphique par rapport à fols de VengRagP ; s'il signifie "faux", c'est une variante de
sens) ; mais on a exclu de la varia lectio des leçons qui à la limite feraient sens, mais qui sont
presqu'à coup sûr des erreurs des copistes (par ex. en 902 au lieu de avons, A porte <auos>,
qui pourrait à la rigueur se comprendre a vos ou à vos, mais qui ne se construit pas : cette leçon
n'est donc pas répertoriée) ; lorsqu'une leçon éclaire le texte de VengRagP (cf. jugiés 1201A,
trestuit 4246A par rapport à juciés et trestot de VengRagP) ; lorsque la variante porte sur un
nom propre (sauf quand il s'agit du mot "Dieu") ou sur un adjectif formé sur un nom propre
(cf. norrois 1330A par rapport à norois de VengRagP) : la procédure concernant les noms
propres et les adjectifs formés sur des noms propres est détaillée §3.2.3. J'ai consigné
systématiquemet les variantes suivantes quand elles se rencontrent : car / que ; le type (-)cis /
(-)cil comme en 5834A (mais le type (-)cil / (-)cius a été exclu : ainsi on ne trouve pas en
varia lectio Icius de A au vers 5736, alors que VengRagP porte Icil) ; com / conme en toutes
positions ; dusqu- / jusqu- / des qu- ; les formes de l'adverbe signifiant "ainsi" qui se distinguent
entre elles par la présence ou l'absence d'une nasale (et qui en l'occurrence se trouveraient
rangées dans le TL respectivement sous ainsi et issi), par ex. ensi / issi, isi (mais a été exclu le
type ensi / enssi, qui se serait réalisé par ex. à propos de 4318A) ; noter que VengRagP ne
comporte que ensi et issi comme formes de l'adverbe "ainsi") ; fors / hors et defors / dehors ;
isnelespas / en es les pas ; les formes de l'indéfini signifiant "on", "l'on" qui se distinguent
entre elles par la présence ou l'absence de l comme on / l'on, l'en (mais les variantes de ce mot
se distinguant par la présence ou absence de h- n'ont pas été consignées : par ex. à hon 4414 de VengRagP correspond on dans A) ; si / se ; sus / desus, sos / desos, sor (ou seur) / desor (ou
deseur) / desus / desos / desor (ou deseur) et sus / sos / sor (ou seur) ; mais n'a pas été consigné par ex. le type sor 1655 de VengRagP / seur de A en
1655) ; toutes les variantes des verbes laissier, lacier, laschier (j'utilise la graphie du
TL) et des mots de leur famille ont été consignées.
§3.2.3. Cas particulier : variantes graphiques des noms propres et des adjectifs formés
sur des noms propres
§3.2.3.1. Considération variées
En ce qui concerne les noms propres -- et hormis le cas du
mot "Dieu" (traité §3.2.3.3) --, j'ai inclus les variantes graphiques, les noms propres étant dans
leur écriture même une source riche d'enseignements sur le traitement par les copistes de la
matière tant romanesque que linguistique : voir May Plouzeau dans Travaux de linguistique et
de philologie 32 (1994) 207-221. Or, d'une part cette variation implique (naturellement) un jeu
sur la présence ou absence d'abréviations et d'autre part, précisément dans le cas des noms
propres, VengRagP manifeste les endroits du ms de base qui sont abrégés. En ne perdant pas de
vue que dans le cas très particuliers des variantes graphiques des noms propres, les variantes
sont données par rapport aux formes effectives du ms de base, et non par rapport aux formes
(toujours développées) de VengRagP, on devrait réussir à se faire une idée de ce que porte
chaque ms (en attendant les images numérisées), même si le résultat pratique
est complexe.
§3.2.3.2. Variantes de noms propres : cas général
On notera d'abord qu'à un cas de figure
près, qui est exposé plus loin, les noms propres de la varia lectio ont été systématiquement
munis d'une initiale majuscule (opposer par ex. notre varia lectio 3580B à ce que porte B :
<kah':>) ; le cas de figure qui fait exception peut être illustré par la variante 4316A : "/./
Galesport (gales port MS)". En outre, si un nom propre doit figurer dans la varia lectio sous
forme de sigle (voir infra), ce sigle est produit, non seulement avec majuscule, mais aussi avec
des points d'encadrement, et ce, quelle que soit la pratique effective des copistes. Outre les
variantes du type Baduc 3203A (Bauduc dans M), on trouvera également celles qui impliquent
des noms propres formés à partir de mots courants (cf. Castiel sans Non 4976A, Castel sans
Non dans M) ; en ce qui concerne les noms propres, le fait qu'un ms abrège alors que l'autre,
au même endroit, écrit en clair, ce fait a été considéré comme variante, et toutes les variantes de
ce type ont été notées, si minimes soient-elles. (Mais si une occurrence revêt la forme d'un sigle
dans plusieurs mss et que ce sigle présente des variantes touchant présence/absence de point
d'encadrement ou d'apostrophe, voire ductus de lettre, ces variations ne sont pas consignées.)
Voici les cas de figures. Un nom est abrégé dans M et non dans A : on lit <.k.> en 499M mais
Kex dans A au même endroit ; on lit donc en variante Kex ; dans ce cas, la forme de la
"variante" est aussi ce que porte le texte édité, où l'on a développé Kex, mais il y a bien
variante graphique entre les mss. On lit Keu en clair en 338M, alors que là, A porte <.k.> ; la
forme ".K." est donc consignée dans la varia lectio de A. Le ms M porte <Gau.> au vers 380,
alors que A porte <.G.> : ".G." est donné en variante. Au vers 815, A transcrit par un signe de
nasalité le n de Gavains, tandis que M écrit toutes les lettres : on trouve donc "Gavains"
comme "variante" de A. Si un nom propre ou partie de nom propre (cf. 684) doit apparaître
dans la varia lectio en tant que partie de variante (qu'il figure à l'intérieur ou qu'il soit une
borne de variante), plusieurs cas se présentent : si le nom comporte une variante par rapport au
nom du ms de base, on procède comme précédemment ; si le nom est abrégé dans le ms objet
de variante, on le reproduit sous la forme abrégée du ms, même si ce ms et le ms de base ont
une notation identique : par ex., <.G.> de 2023A est aussi ce que porte M ; si le nom apparaît
en clair rigoureusement de la même manière dans le ms objet de variante que dans la base, alors
le nom est représenté par sa simple initiale suivie d'un point, cf. "Y. voire" 3553AB (on lit
Ydain en clair dans A, B et M), "Y." 5986 (on lit en clair Yder dans A et M). Puisque dans ma
varia lectio j'ai généralisé les points d'encadrement pour reproduire les sigles des noms propres
des mss, des séquences de la varia lectio telles que "G." ou ".G." ne doivent pas être
confondues. Il peut arriver qu'un nom propre doive figurer dans la varia lectio à d'autres titres
que variante, partie de variante ou borne de variante. C'est ce que l'on peut voir dans l'exemple
suivant :"deux points après Ydain" 3553A, où est décrite la ponctuation de A (or, M, ms de
base, et A portent tous deux Ydain en clair à cet endroit). En de tels cas, le nom est écrit
comme dans le ms et non au moyen de la simple initiale suivie d'un point.
§3.2.3.3. Le mot "Dieu"
En ce qui concerne le mot "Dieu", M ne connaît que les formes Deu,
Dex (jamais Deus), tandis que, à une exception près, A n'utilise respectivement que Diu, Dius
(cette dernière forme toujours écrite intégralement en clair, sans que -us soit figuré par -x ou
par un autre signe) ; l'exception figure en 1914, où l'on lit Deu dans A (rimant avec estreu de
A, alors qu'en 2202, A écrit Diu rimant avec liu de A, et en 2309, Diu rimant avec leu de A).
Les leçons Diu pour Deu et Dius pour Dex ont été systématiquement omises sauf si elles sont
appelées à jouer le rôle de borne de variante, auquel cas elles sont intégralement écrites (cf.
§3.2.1), par ex. en 33. On notera qu'aucun des mss n'utilise les formes Dé, Dés et que le mot
"Dieu" est absent des fragments L et B. Les variantes de Damerdeu, Damerdex ont toutes été
données : elles n'impliquent pas seulement la fin du mot.
§3.3. Passages où le texte est conservé dans trois manuscrits
Généralement, seules sont
consignées les types de variantes énumérées §3.2 ; les exceptions sont du même ordre que
celles que l'on rencontre dans le reste de la varia lectio (cf. mure / mule 3581). Aux endroits de
la Vengeance Raguidel conservés dans trois manuscrits, les variantes de A et L (vers 1-29) et
de A et B (vers 3484-3633) ont été respectivement groupées selon les conventions suivantes :
dans le cas de leçon commune, AL ou AB, la graphie est celle de A ; lorsqu'il y a divergence
entre A et L ou entre A et B à l'intérieur d'une leçon AL ou AB qui par ailleurs s'oppose
globalement à M, le texte de L ou de B suit entre parenthèses celui de A (mot ou groupe
rythmique) qui fait l'objet de la variante : ainsi, en 3596 à Or l'ainme et point de li amer de M
correspond Or l'ainme il mout sans point d'amer dans A et Or l'ainmë il sans poit (sic)
d'amer dans B.
§4. Abréviations et métagrammes utilisés dans le présent
document
A ou A: |
ms Chantilly, Musée Condé 472 (base des vers 6003-6092 de VengRagP) |
B ou B: |
ms Paris, BnF nouvelles acquisitions fr. 1263 (contient les vers 3484-3633 de VengRagP) |
BnF: |
Bibliothèque nationale de France |
L ou L: |
ms Paris, BnF fr. 2187
(contient les vers 1-29 de VengRagP) |
LFA: |
Laboratoire de Français Ancien (dirigé par France Martineau et
Pierre Kunstmann, de l'université d'Ottawa) |
M ou M: |
ms Nottingham, University Library MiLM 6 (base des vers 1-6002 de VengRagP) |
TL: |
Tobler (Adolf), Lommatzsch (Erhard),
Altfranzösisches Wörterbuch ; Berlin, puis Wiesbaden, puis
Wiesbaden et Stuttgart 1925- ; à partir du t. 11, a été
weitergeführt par Hans Helmut Christmann |
VengRag: |
ensemble du corpus de la Vengeance Raguidel transmis dans les mss A,
B, L et M |
VengRagP:
|
texte de La Vengeance
Raguidel édité par May Plouzeau et publié par le LFA
|
/./ : |
indique que je pratique une coupure dans mes sources |
<...> : |
ces signes entourent des extraits de ms reproduits diplomatiquement |
Un nombre suivi d'une lettre majuscule en italique collée contre lui réfère
à un numéro de vers de VengRagP présent dans le
document "Varia lectio de M" si cette lettre est M, et dans la page "Varia lectio de ABL" si cette lettre est A, B ou L ;
exemples : "1869M" ou "après 4572A".
|
§5. Abréviations propres aux documents "Varia lectio de M" et "Varia lectio de ABL"
corr.: |
corrigé, corrigés ; |
var.: |
variante, variantes. |
Date de mise à disposition sur le site : 11.08.2002
Dernière mise à jour: 13.01.2009
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